Vous vous tenez au pied de l’imposant et impressionnant Gompa (monastère) de Hemis perdu au milieu des montagnes. Pourtant vous savez que votre chemin ne s’arrêtera pas là. Vous avez entendu parler d’un sage qui a consacré toute sa vie à méditer seul dans une grotte non loin de là et vous vous sentez  très excité de partir à la découverte de ce lieu. Cependant vous n’êtes pas très sûr de son existence et de ce que vous allez trouver.

Vos compagnons vous sort de vos songes et vous indique qu’ils ont repéré le début du chemin. Vous les suivez et vous parcourez un sentier qui commence l’ascension et s’arrête devant un grand Stupa blanc (monument bouddhiste). Protecteur, il marque le début de la forêt. Votre entrée se fait sous une pluie fine de feuilles orangées et chacun de vos pas soulève des petits amas de ces objets dorés. Une vision fantomatique vous arrête. Telles des spectres, milles drapeaux de lin blanc (loungta) déchirés par le vent s’agitent et dansent au dessus de votre tête. Recouverts de caractères bouddhistes sacrés, leurs mouvements égrainent des prières dans toutes les directions. Le chemin est difficile à suivre mais il devient évident lorsqu’il se met à suivre la petite rivière glacée.Le chant des oiseaux s’arrête au moment où vous quitter la forêt et devant vous s’étendent maintenant des masses titanesques minérales.

La montagne s’offre à vous par un petit sentier abrupt qui commence l’ascension. Vous passez près de petites maisons étonnantes cachées et construites entre les rochers. La montée se veut difficile, l’oxygène de l’air se raréfie de plus en plus avec l’altitude et le moindre de vos mouvements demande beaucoup plus d’énergie qu’auparavant. Heureusement chaque pause est le moment de vous retourner pour contempler la majestueuse montagne en V qui s’érige dans votre dos. Elle vous offre également un point d’appui visuel qui vous protège de la vue vertigineuses des ravins qui entour le sentier. L’ascension continue et les pauses deviennent de plus en plus longues et fréquentes.

Brusquement l’un de vos compagnons vous fait signe de vous arrêter et de rester silencieux. Vous vous exécutez surpris et il vous indique quelques choses au dessus de vous. Vous cherchez du regard mais rien n’apparait. Après plusieurs secondes, des silhouettes commencent à sortir de la roche et vous percevez progressivement leur forme. Votre regard finit par s’habituer et vous distinguez parfaitement ce qui est apparu devant vous. Aussi, vous n’osez plus détourner le regard de peur de perdre à jamais ce que vos yeux ont mit du temps à laisser entrevoir. Les urials sauvage (mouflon du Ladakh) au pelage couleur des roches semblent aussi très intéressés par votre présence et ils vous observent depuis un moment. Leur déplacement sur les pentes impossibles est inaudible et après un dernier regard, ils disparaissent derrière des rochers. Le caractère rare et éphémère de la scène vous inspire un sentiment de reconnaissance et de joie.

Vous poursuivez votre ascension et avec du temps et des efforts, vous parvenez finalement au petit monastère qui trône au sommet. Le moine gardien vous accueille avec un grand sourire. Il sait déjà pourquoi vous êtes là et vous dirige rapidement vers une des nombreuses entrées du Gompa (monastère). Vous pénétrez dans une petite pièce seulement éclairée par un trou au plafond dans lequel entre la lumière du soleil. Le temps que vos vues s’habituent a ce nouvel environnement, votre sens de l’odorat se déploie et amène un mélange fort d’encens et de bois. Le moine s’approche d’un petit hôtel, allume des bougies et entame une prière. Pendant ce temps, vous vous intéressez aux nombreux mantras ainsi qu’aux anciennes peintures murales des Bouddha qui ornent la pièce.

Votre attention est maintenant retenue par une petite porte en bois que vous n’aviez pas perçu au départ. Un sentiment singulier vous submerge et vous comprenez que la grotte dans lequel le sage a vécu se trouve derrière. Vos compagnons vous ont appris pendant le trajet qu’il s’agissait du grand sage Gyalwa Gotsangpa et qu’il s’est installé dans cette grotte au 13eme siècle. Un petit bruit d’entrechoquement de bois vous surprend, le moine vient d’ouvrir la petite porte. L’intérieur est dans l’ombre et la lumière semble être aspirée pour ne jamais ressortir.

Vous restez quelques instants à vous recueillir. Vos compagnons se déchaussent et disparaissent dans la pénombre. Vous vous accordez un instant supplémentaire seul devant le pas de la porte pour vous préparer à ce que vous allez vivre. Vous vous déchaussez et pénétrer a votre tour pour disparaitre du monde de la lumière…

Asl1

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Bien sûr on est au Ladakh pour travailler mais nous avons eu et avons encore des moments de détente et de fête…. Sachant que Mathieu venait de France, il lui avait été expressément demandé de ramener quelques victuailles franchouillardes comme du vin rouge (rare ou alors très cher), du saucisson (impossible à trouver ici, Asselin, adepte de la cochonnaille était au paradis) et il a même eu l’idée de ramener du chorizo…. Hum !

En compagnie de la bière God father, de la musique de Seun et Fela Kuti, nous avons pu découvrir les talents de danseur de Gonbo (vidéos à l’appui), ainsi qu’une démonstration de danse Fanny/ Gonbo version Bollywood…

Une belle soirée, un beau souvenir. Clé

To continue...

Aujourd’hui, je me suis dit pourquoi pas vous montrer le chemin que je fais pratiquement tous les jours pour aller au boulot.

Bon je commence toujours par un ptit thé histoire de se réchauffer un peu.
D’ailleurs ici, pour se donner des réserves les matins, ils font du thé au beurre salé.
Personnellement, je ne suis pas trop fan.

Ensuite, je n’oublie pas au passage de donner une ptite caresse à Rambo.

Enfin si j’oublie, il vient la chercher de toute façon.

Il est rare de ne pas voir
Namdol dans les parages

Je longe une rivière direction le centre ville.

En faisant tout de même attention aux gros zoos qui bouchent la route.
Ils sont très pacifiques mais bon, je n’essaie tout de même pas
de leur faire une petit tape sur l’épaule.

Après plusieurs rues de terre j’arrive
devant la mosquée qui indique l’entrée
dans le quartier musulman.

Alors lui, il est toujours la !
Il essai de temps en temps de piquer les balais
des vendeurs de la rue pour en mordiller le bout.

On se réveil
doucement au soleil

En bas de la rue principale musulmane,
il y a les bakers.
Ils fabriquent le pain local
et fournissent pratiquement toute la ville.

J’en prends un de temps en temps,
j’aime bien même ça n’a pas énormément de goût.

Ensuite j’arrive sur Main Market,
la rue principale de Leh.

Sur Main Market, on trouve tout ce qui faut pour les touristes.
Les vendeurs Indiens vous attendent de pied ferme.
Quoi qu’il arrive, il ne faut pas rentrer sinon vous etes presque sur
de ressortir avec un truc dans les mains ou autour du cou.
Heureusement, on a trouvé un passage secret pour presque tous les éviter !

On trouve aussi tout ce qui existe de plus moderne dans cette rue,
comme des cyber cafés. Mais il est aussi interessant de voir
des femmes Ladakhi qui vendent leur légumes directement sur le trottoir.
Impressionnant !! Elles ont des radis de la taille de gros concombre.

En bout de route, les vendeurs de fruits secs sont pratiquement
les seuls de Leh à vous proposer des fruits,
toutes formes de consommation confondue.

Les vendeurs de tapis indiens qui font des ravages dans les familles Ladakhi. Enfin c’est ce qu’ils me disent. Mais bon, je comprends facilement, les sols sont souvent dans les maisons en bétons. Une petite épaisseur l’hiver entre le sol et les pieds n’est sûrement pas de trop !

Et voila sur qui je tombe
lorsque j’arrive devant le bureau !!

Mon Stage.
Dans le cadre de mon master « Anthropologie et métiers du développement durable », j’ai eu la chance de trouver un stage en rapport direct avec mon mémoire bibliographique portant sur « la préservation de la médecine tibétaine comme stratégie identitaire pour les Tibétains en exil et un enjeu culturel, social et environnemental pour les amchi an Ladakh ». La chance aussi de travailler au sein d’une équipe locale qui est, ce n’est pas négligeable, très accueillante et sympathique. LSTM (Ladakh Society for Traditional Medicine) travaille depuis presque 10 ans, l’anniversaire étant en juillet 2009, à la revitalisation de la médecine amchi au Ladakh. 

La médecine amchi.
La médecine amchi est issue de la médecine tibétaine qui est elle-même issue du bouddhisme puisque la légende raconte que c’est le Bouddha lui-même qui l’aurait élaborée puis enseignée il y a des milliers d’années. Médecine millénaire et holistique, elle est considérée comme une synthèse des systèmes médicaux traditionnels d’Asie : la médecine ayurvédique indienne, la médecine perse, la médecine chinoise, la tradition des chamans tibétains. Elle est principalement réputée pour la formulation de médicaments issus de la pharmacopée exceptionnelle des plateaux himalayens, mais elle accorde une grande place également à l’astrologie, la spiritualité, la diététique et l’hygiène de vie.

Le Ladakh.
Le Ladakh, appelé « petit Tibet » ou « Tibet occidental », fait partie depuis 1947 de l’Etat de Jammu et Kachemir dans les montagnes himalayennes à l’extrême nord ouest de l’Inde. Le Ladakh est considéré comme la région la plus isolée du sous-continent indien et culmine en moyenne à 3500 mètres d’altitude. Les habitants du Ladakh sont d'ethnie tibétaine : ils ont la même origine, le même mode de vie, la même religion, la même langue et la même écriture que la population de la région centrale du Tibet. Le Ladakh est une zone stratégique pour le gouvernement Indien, car entouré par la Chine et le Pakistan. La Chine s’est déjà octroyé un bout du Ladakh dans la région du Changthang. Le Cachemire voisin est également source de tensions car cette riche province indienne à majorité de confession musulmane veut depuis l’indépendance de l’Inde être rattachée au Pakistan musulman. De ce fait, plusieurs centaines de milliers de militaires vivent dans différentes bases au Ladakh et une grande base est présente à Leh. Les Ladakhis, eux, souhaitent être reconnus comme une province autonome tout en restant rattaché à l’Inde.

LSTM
LSTM reçoit un appui logistique de la part de Nomad RSI (association française), qui soutient également une association locale au Cambodge. Cette petite association composée de Karma Chodon (amchi et Tibétaine), Karma Nyamgual, Gonbo, Chotak (nouvel administrateur), Kunchok Tsering (assistant amchi), et aidée par un nouveau Program Director français Mathieu (qui a remplacé Fanny en poste depuis 3 ans) tente de revitaliser la médecine amchi au Ladakh. Leur action s’est portée sur la mise en place d’une école (Dusrapa School) qui forme de jeunes amchis qui exercent dans des régions reculées en l’occurrence au Zanskar. Dans ces formations 50%  des futurs amchis étaient des femmes. Un autre projet important est le « Medicinal plants project » ayant pour but de répertorier et de classer les plantes médicinales qui se raréfie, de mettre en place des campagnes de prévention auprès des populations et des amchis pour que chacun prennent conscience de la valeur de ces plantes et de la nécessité de les protéger. Asselin travaille sur une base de données où les amchis, ethnobotanistes, pourront classer et répertorier les plantes médicinales.

WCH project
Depuis deux mois maintenant, je travaille sur un projet qui tient à cœur Karma Chodon depuis plusieurs années, le Women and Child Health project. Depuis l’arrivée de la médecine occidentale, les amchis ne s’impliquent plus dans la santé maternelle et infantile. Le but de ce projet est de revitaliser le savoir amchi en matière de santé maternelle et infantile et ainsi d’améliorer l’accès au soin aux femmes et aux enfants dans les zones reculées du Ladakh. En effet, l’accès au soin est pauvre ou inexistant dans certaines régions et l’hiver rude et le peu de routes n’arrangent rien. Dans bien des cas, les amchis sont les seuls recours pour ces populations Le Rgyu-shi, le livre de référence des amchi possède de nombreux éléments sur la nutrition pré et postnatale, le comportement à respecter par la femme enceinte ainsi que de nombreux conseils et médicaments pour les problèmes que rencontrent les femmes tout au long de leur vie (menstruation, ménopause…). L’amchi peut donc être très utile pour ce qui est de la période prénatale et postnatale. Ce livre contient également des techniques traditionnelles pour protéger le nouveau-né du froid. J’ai pu entendre des choses vraiment stupéfiantes comme une technique par des mantras (prières bouddhistes) et un talisman à base de fer qui permet de changer le sexe du bébé à partir du second mois de grossesse !
Ce projet est resté dans les tiroirs pendant plusieurs années du fait que le Medicinal Plants Project n’avait pas de financement stable et par manque de temps. Ce projet est donc à ses tous débuts. Mon rôle est donc de mettre en route le projet en établissant des comptes-rendus des études anthropologiques faites sur ce sujet, élaboration de questionnaires et rencontres avec les acteurs-clés du projet, élaboration d’un « concept paper », recherche de bailleurs potentiels, élaboration d’un « proposal ». Je suis ravie de découvrir la vision traditionnelle qu’ont les Ladakhis sur la grossesse et les diverses techniques traditionnelles pour l’accouchement, comment garder les bébés au chaud, et les divers mantras pour repousser les esprits malveillants. Mais je suis très heureuse de mettre ma petite pierre pour que ce projet voit le jour et qu’il puisse permettre au amchis de s’investir de nouveau dans la santé maternelle et infantile et surtout d’améliorer l’accès au soin des femmes et des enfants dans les régions reculées du Ladakh.

lien vers l'album pour plus de photos

Je voudrais vous faire partager d'autres petits dessins fait au calme à l'abris des saules.

un saule justement

un petit monastere tronant au sommet d'une montagne

le zoo : melange entre yack et boeuf

Je voudrais aujourd’hui vous présenter la famille qui nous accueille chez eux.

Namdol, la plus petite fille de deux ans est un vrai petit monstre mais elle est également très  attachante. Elle nous appelle Quéééémence et Adamm.
Vous n’aurez aucun mal à reconnaître sa petite bouille malicieuse.
La deuxième petite fille s’appel Desal. Elle a 10 ans. Elle vient d’une région pauvre et a été adopté pour pouvoir aller à l’école. En contre parti, elle aide énormément dans la vie de la maison. Elle a une force de fou pour son âge mais elle est surtout très mignonne, pleine de vie et de sourires.
Del a sûrement le plus beau rôle, il envoit sa petite sœur voir ce qu’on fait et se fait facilement servir par Desal. Cependant il est vraiment sympa mais malheureusement pour lui, c’est bientôt l’heure d’aller à l’internat à Delhi pour les études !!
Les parents Kunzes et Tondup comme le veut la tradition Ladakhi, ne se sont pas choisi pour leur mariage mais cela semble leur avoir réussi.
Kunzes nous a passé plein de trucs et on est bien contents d’avoir ses couvertures pour dormir au chaud.
Tondup est ingénieur civil et il s’absente souvent tous les 3/4 jours car son travail est loin dans le Changthang.
Quand il rentre ne rate pas une occasion pour nous offrir un petit verre.
Et je n’oublie pas Rambo, le gardien poilu.

Par ici la suite !

Depuis que nous sommes arrivés au Ladakh,
nous logeons dans une petite maison louée par une famille Ladakhi sympathique.
Elle offre tout le confort nécessaire a part depuis peu où les canalisations gèlent et nous n’avons plus d’eau. Heureusement nous pouvons puiser ce dont nous avons besoin dans le jardin où il y a une source d’eau pure.

Par ici les photos

Dans la foulée, pour une fois internet marche pas mal.
J'ai eu envie de poster ces petits dessins que j'ai fait au alentour de Leh.

Le chateau

Un passage le long des murs

Voici enfin les deux derniers jours de treks.
Ces deux jours n'auraient bien pu ne jamais exister, on a bien failli jeter l'éponge des le premier.
Nous étions  trop  chargés et  l'altitude ne rend pas les choses faciles pour l'exercice physique.
Malgré tout nous avons tenu bon et nous ne le regrettons absolument pas.
Les paysages grandioses et les personnes que nous avons rencontrés nous marqueront surement pour le reste de notre vie.

Voila les liens vers la galerie :

2eme jour   

3eme jour   

3eme jour fin

Le trek est une des spécialités du pays et j'avais très envie d'essayer. On trouve énormément d'agences locales qui en organise et qui s'occupe de tout (guide, cuisinier, porteur avec des ânes...) Cependant, prendre une voie déjà toute tracée me faisait déjà beaucoup moins envie. Le hasard se plaçant de temps en temps de notre coté nous a fait faire une rencontre chanceuse. Nous avons sympathisé avec un couple de français qui projetaient de faire un petit trek de quelques jours. Nous avons tout de suite accepté leur proposition de les accompagner surtout en apprenant que leur plan étaient de se débrouiller seul en se restaurant et en dormant chez l’habitant. L’aventure nous attendait !

Romain et Céline, partenaires trekkeurs !!

Pour voir les photos de la première journée de trek, suivez le lien : vers la galerie photo